L’annonce qui change la donne
Le 17 juillet 2025, Meta a discrètement lâché une bombe. D’après un rapport exclusif d’eMarketer, relayé ensuite par TechCrunch et SocialMediaToday, l’entreprise teste actuellement la possibilité pour les utilisateurs de s’inscrire à Threads directement via Facebook.
Fini l’obligation de passer par Instagram. Du moins en partie.
Cette communication interne, qui a fuité dans les heures suivantes, révèle une stratégie bien plus profonde qu’il n’y paraît. Meta ne fait rien au hasard. Jamais.
La chasse aux quinquas plus
Vous l’avez remarqué ? Threads peine à convaincre au-delà des 35 ans. Normal, quand on sait que l’inscription passait obligatoirement par Instagram, royaume des millennials et de la Gen Z.
Mais Facebook, c’est 3 milliards d’utilisateurs. Avec une moyenne d’âge qui flirte avec les 45 ans dans de nombreux pays occidentaux. Un vivier énorme d’utilisateurs potentiels qui n’ont jamais mis un pied sur Instagram.
L’objectif de Meta ? Récupérer cette audience mûre, celle qui a du pouvoir d’achat, celle qui partage des articles politiques et des photos de vacances. Celle qui, accessoirement, génère des revenus publicitaires conséquents.
Un responsable marketing chez une agence parisienne me confiait hier : « C’est génial, on va enfin pouvoir toucher les décideurs sur Threads. Ceux qui ont les budgets, pas juste les influenceurs beauté. »
L’obsession du data croisé
Deuximème objectif, moins visible mais crucial : enrichir le croisement des données entre plateformes.
Imaginez Meta avec accès aux historiques Facebook ET Threads d’un même utilisateur. Vos likes politique sur Facebook combinés à vos discussions tech sur Threads. Vos achats via Facebook Shop croisés avec vos centres d’intérêt exprimés sur Threads.
C’est le Saint Graal de la data.
Un profil utilisateur ultra-détaillé pour des campagnes publicitaires d’une précision chirurgicale. Meta mise tout sur cette intégration. Et ça va payer. Gros.
Threads prend son indépendance (en douceur)
Cette évolution marque aussi un tournant symbolique : la séparation progressive de Threads par rapport à Instagram.
Jusqu’ici, Threads était perçu comme « le petit frère d’Instagram ». Sympa, mais pas indispensable. Permettre l’inscription via Facebook change cette perception.
Threads devient une plateforme à part entière. Avec sa propre identité. Sa propre audience. Ses propres codes.
Un expert en réseaux sociaux de Londres analysait ce matin : « Meta prépare Threads à vivre sa vie. Cette indépendance vis-à-vis d’Instagram était inévitable pour grandir. »
Malin. Très malin.
Jackpot pour les marques
Côté opportunités business, c’est Noël en juillet.
Les marques vont pouvoir créer des campagnes publicitaires cross-platform d’une efficacité redoutable. Cibler quelqu’un qui a liké une page automobile sur Facebook et discute mobilité électrique sur Threads ? Bingo.
Les possibilités de retargeting explosent. Le lookalike modeling devient ultra-précis. Et les taux de conversion vont probablement faire des bonds.
Mais attention aux défis. Gérer des audiences multi-plateformes, c’est complexe. Il faut adapter les messages, les formats, les tonalités. Ce qui marche sur Facebook ne fonctionne pas forcément sur Threads.
Une directrice marketing dans l’automobile m’expliquait : « On va devoir repenser toute notre stratégie social media. C’est excitant, mais ça demande des ressources qu’on n’a pas forcément. »
Les experts divisés
Dans les heures suivant l’annonce, les réactions d’experts ont fusé. Et elles sont mitigées.
Camp optimiste : « Meta démocratise enfin Threads », « Une aubaine pour toucher de nouveaux publics », « L’avenir du social media se joue maintenant ».
Camp pessimiste : « Meta dilue l’ADN de Threads », « Attention à la pollution des conversations par les boomers de Facebook », « On risque de perdre la qualité des échanges ».
Un sociologue spécialisé dans les réseaux sociaux tranchait hier soir : « Threads va probablement y gagner en nombre, mais peut-être y perdre en pertinence. C’est le dilemme de toute plateforme qui veut grandir. »
Nouveau parcours, nouvelles règles
Pour les créateurs de contenu, cette évolution redéfinit complètement les parcours d’acquisition.
Plus besoin de convaincre quelqu’un de créer un compte Instagram pour le faire venir sur Threads. L’inscription directe via Facebook simplifie drastiquement le funnel.
Résultat ? Les créateurs axés B2B ou lifestyle adulte vont enfin pouvoir développer leur audience Threads sans passer par la case « contenu Instagram ».
Une consultante en personal branding me racontait ce matin : « Mes clients de 45+ qui refusaient Instagram vont enfin pouvoir me suivre sur Threads. C’est un game changer pour les experts qui s’adressent aux décideurs. »
Comment exploiter cette nouveauté dès maintenant
Audit de votre stratégie actuelle
Analysez vos audiences Facebook et Instagram. Identifiez les segments non-convertis qui pourraient être intéressés par vos contenus Threads.
Adaptation des contenus
Préparez des formats spécifiques pour cette nouvelle audience Facebook-Threads. Ton plus business, sujets plus matures, approche moins « lifestyle ».
Campagnes de sensibilisation
Profitez du buzz autour de cette fonctionnalité pour communiquer sur votre présence Threads auprès de votre audience Facebook.
Test des nouvelles options publicitaires
Dès que Meta déploiera les nouvelles fonctionnalités de ciblage croisé, testez-les sur des budgets réduits.
Monitoring renforcé
Suivez l’évolution de vos métriques cross-platform pour identifier les synergies les plus performantes.
L’écosystème Meta de demain
Cette annonce dessine les contours du futur écosystème social de Meta.
Facebook pour la connexion et le commerce. Instagram pour la créativité et l’influence. Threads pour la conversation et l’expertise. WhatsApp pour la messagerie privée.
Chaque plateforme trouve sa place, avec des ponts intelligents entre elles. Et au centre, Meta qui orchestre le tout en collectant une masse de données stratosphérique.
Le test d’inscription Threads via Facebook n’est que le début. Meta prépare probablement d’autres intégrations. Des passerelles plus fluides. Des recommandations croisées.
L’objectif final ? Que vous ne puissiez plus quitter l’écosystème Meta. Une fois dedans, toujours dedans.
Machiavélique, mais diablement efficace.
Pour nous, créateurs et marketers, ça signifie une chose : s’adapter ou disparaître. Les règles du jeu changent. Les opportunités explosent. Mais la complexité aussi.
Ceux qui maîtriseront cette nouvelle donne multi-platform auront un avantage concurrentiel énorme. Les autres resteront sur le bord de la route, à regarder passer le train de la transformation social media.
Vous êtes prêts ?
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